Le comité en quelques mots

le bois d’arbre dans tous ces états


qualités et défauts

qualités et défauts

Qualités du bois
Le bois a son empreinte, tout comme celles de nos mains, il provient d’un être vivant, « l’arbre ».

Chaque essence a son identité, ainsi qu’à l’intérieur d’une même essence.
Cette identité est reconnaissable par des signes distinctifs de croissance, dureté, couleur provenant des conditions de vie dans laquelle l’arbre a évolué : qualité et épaisseur du sol, son exposition à la lumière sur tel ou tel versant, le drainage du sol pour son approvisionnement en eau, climat et sylviculture, sans oublier les accidents météorologiques, ou de croissance, blessures etc.…

La qualité du bois est une notion toute relative en fonction de son utilisation, puisqu’à chaque usage, les professionnels savent où trouver la meilleure essence pour la charpente, les placages, l’ameublement et bien entendu à l’usage pour la construction marine tel que le chêne champêtre isolé à croissance rapide bien connu pour sa dureté en forêt du Gâvre également, typique du bois recherché en construction navale.

En ébénisterie, pour ne parler que du chêne, il sera tendre et on disait autrefois » gras » , facile à sculpter et à travailler du fait de ses fins accroissements homogènes, le plus souvent du chêne rouvre, mais en général du bois de futaie.

Par contre, pour la marine, la meilleure qualité de bois sera dur, on disait « maigre « , et sera utilisé pour la structure du bateau, sa carcasse ou son squelette, on le retrouvera dans la quille, les varangues taillées dans des bois courbes et les couples, car il est soumis à des conditions particulières du milieu marin , humidité permanente dans les fonds, alternances de chaleur et de froid, et le manque de ventilation.

Il sera durable et résistant à fort accroissement que l’on retrouvera en général dans le bois de taillis sous futaie, de bordures de futaie et d’arbres isolés, champêtres ou de haies, souvent du chêne pédonculé « Quercus pedunculata qui possède d’autres noms, comme le chêne mâle, le chêne commun, le chêne blanc, stieleiche en Allemagne, Common oak en Angleterre ».

En qualité marine, le chêne utilisé pour la quille, les membrures ou les bordés sera différent. Contrairement à certaines idées reçues, quelques détails peuvent signaler une qualité marine : les dessins, les nœuds et les pattes de chat qui témoignent de la naissance de branches ou de brindilles sur le tronc.

Ce sont des singularités qui apportent au bois, plus de cohésion et risquant moins de se fendre ; les bois de bordage (chênes plus tendres) présentant des pattes de chat ou des brognes ne sont pas un inconvénient…bien au contraire.

En outre, pour ce qui concerne les chênes à accroissement rapide, chêne de lisière ou de bordure de route, présentant des « bas branchus et brogneux » ou « à nœuds sains » sont intéressants pour la construction marine, car ils présentent des formes comme les « courbures », des « baïonnettes », des « Y ou des angles » entre le tronc et une branche imposante.

DEFAUTS PRINCIPAUX POUR LE BOIS DE MARINE :
Comme nous l’avons dit auparavant, le bois est un être vivant, et peut avoir des maladies ou certains défauts rédhibitoires en marine en affectant l’étanchéité du bateau et sa durée de vie. Pour les principales, ce seront : la cadranure, la roulure, la gélivure, la lunure, la fibre torse, la pourriture rouge, les blessures.

LA CADRANURE :
C’est la présence d’une ou plusieurs fentes radiales partant du cœur sans atteindre l’écorce, elle se présente en forme de cœur étoilé. L’arbre pouvant être utilisé dans sa partie supérieure si la cadranure ne monte pas trop haut dans celui-ci à condition de la purger. Ce défaut peut provenir du gel ou du retrait du bois.

LA ROULURE :
C’est un accident résultant principalement d’une pliure à l’excès de l’arbre, lors d’une tempête ou d’un grand coup de vent. C’est un décollement de deux couches annuelles du bois, qui sous la contrainte, a fait, de même qu’un ressort à lames, glisser deux couches du tronc, sans la rompre. De ce fait, le cylindre interne du bois a coulissé comme un piston dans un cylindre extérieur. Le bois ainsi décollé se retrouve inutilisable surtout en construction marine par risque de rentrée d’eau. La roulure peut apparaître aussi bien sur de jeunes arbres, comme au bout de 150 ans sur des chênes tricentenaires.

LA GELIVURE :
Comme son nom l’indique, c’est le gel qui en est la cause, car par grand froid les arbres peuvent éclater à la manière d’un coup de feu. Impressionnante la fente qui peut s’ouvrir du sol jusqu’à parfois six mètres de haut sur une génératrice. D’apparence, la fente semble se cicatriser, car l’écorce se refermera sur la plaie. Mais re-claquera de nouveau au prochain gel et son bois éclaté sera inutilisable sur toute la partie blessée qui est souvent la plus intéressante.

LA LUNURE :
Elle est connue sous le nom de double aubier, se présente sous forme annulaire ou en forme de croissant de bois non duraminisé. Mais l’aubier (zone périphérique de l’arbre) et la lunure n’ont pas la durabilité d’un bois excellent ; le bois « luné » se décompose en quelques années, pouvant favoriser l’entrée de pourritures contaminant les arbres sains. Ce bois « luné » est absolument interdit dans l’usage en construction navale ainsi que dans les arsenaux.

LA FIBRE TORSE :
Peut importe le sens, elle donne un aspect vrillé à l’arbre. Les pièces de bois taillées dans un bois à fibres torse ont un fort risque de déformation grave avec les variations de l’humidité ; de surcroît, elles seront fragilisées, les fibres ayant été coupées par l’équarrissage. Toute pièce de ce même bois, soumise à de gros efforts de torsion, comme la mèche de gouvernail sera absolument interdite et déconseillée pour les quilles et les étambots.

LA POURRITURE ROUGE :
C’est un début d’altération que l’on rencontre sur les vieux chênes, affectant la durabilité de leur bois, elle interdit leur utilisation en construction marine.

LES BLESSURES :
L’ écorce de l’arbre est protectrice contre toutes sortes d’attaques, que ce soit les parasites, l’ écorçage par certains animaux, l’exploitation dans les forêts, les frottures d’abattage et de débardage…Toute blessure est grave car , plus ou moins bien cicatrisée, c’est une ouverture aux pourritures et aux champignons. Certaines blessures anciennes, bien que d’apparence soient cicatrisées et que l’écorce se soit refermée, cachent au cœur de l’arbre des atteintes parfois centenaires qui rendent le bois impropre à toute utilisation, et surtout dans la construction navale.

AUTRES DEFAUTS POUR DES UTILISATIONS SECONDAIRES DU BOIS :
COEUR ETOILE :
C’est le cœur de l’arbre qui est affecté de fentes radiales et qui partent du centre. L’arbre sur pied a subi des chocs, et sera déprécié dans la mesure de l’importance des fentes.

COEUR EXCENTRE :
Le vent, le soleil, l’inclinaison du terrain sont à l’origine de ce cœur en dehors du centre de l’arbre, c’est une dissymétrie de l’appareil radiculaire ou bien de la cime. Il en résulte que le bois est moins homogène, donc beaucoup de déchets lors des sciages avec difficultés, au résultat, les planches issues de ces sciages ont grande chance de se voiler ou de se fendre. Absolument interdit en construction marine.

MALADIE DU PLEUROTE :
Ce sont certains champignons ( pleurotus ), qui tuant le cambium suivant des bandes axées de bas en haut, provoquent une dépression de l’écorce sur des génératrices. Entre ces bandes, l’accroissement se poursuit, produisant des tiges profondément cannelées. Les conséquences se résultent par une perte de débit.

BAIONNETTE :
La cause est un insecte qui en attaquant le bourgeon terminal, provoque une déviation de le tige et cette partie déviée devient inutilisable, sauf en bois de feu.

ARBRE MEPLAT :
Arbre présentant deux diamètres très différents dans sa section transversale. C’est une dissymétrie de l’appareil radiculaire et même de la cime. Les conséquences sont, que le cœur peu être excentré, et que l’on rencontre des difficultés au sciage.

BROUSSIN :
Excroissances irrégulières dont la surface est parsemée d’aspérités. Une agglutination d’une multitude de bourgeons qui, à cause des émondages, des incendies et d’abroutissements répétés, ou pour des raisons indéterminées, ne se développent pas normalement. Ils finissent par se souder et former un aggloméra de bois enchevêtrés, dans lequel on retrouve autant de nœuds que de bourgeons primitifs. Il en résulte un bois ronceux ou moucheté très apprécié en ébénisterie pour le placage.

CONICITE DU FUT :
Diminution rapide du diamètre du tronc en rapport avec sa hauteur. Très souvent accompagnée de la persistance des branches basses. Les causes sont souvent dues au traitement cultural, des arbres isolés. Par conséquent, c’est une perte à la découpe et au débit du bois qui est souvent noueux et moins résistant après débit car les fibres sont tranchées.

FOURCHE :
C’est lorsque le fût de l’arbre se sépare en deux grosses branches divergentes. La cause peut être accidentelle (perte de bourgeons, parasites, traumatismes), mais aussi héréditaire. Les conséquences seront des difficultés d’abatage, l’ouverture de la fourche et la fente du fût sous les coups de vent, et parfois la formation d’entre-écorce avec infiltration d’eau et pourriture.

PIQURES ET VERMOULURES :
Bois devenant inutilisable dans tous les domaines, car il est envahit de galeries de petit diamètre par des larves d’insectes variés, très souvent du bois stocké ( bostryches, lyctus, vrillettes etc..). Ces galeries peuvent être de moyen ou gros diamètre, creusées par des vers ou des animaux xylophages variés dans le bois sur pied (larves de sirex, cossus, saperdes, sésies, et multiples longicornes. Les bois attaqués seront très souvent inutilisables ou alors sérieusement dépréciés.

VISCUM (GUI) LORANTHUS :
Parasites modifiant la structure du bois par pénétration à l’ intérieur de celui-ci, il en résulte un épaississement des axes, bois complètement inutilisable lorsque le parasite s’installe sur les tiges, le dépérissement de l’épicéa dans le Jura est malheureusement à constater.

BOIS DE RESONANCE :
Nous retrouvons ces bois dans les climats rudes comme en montagne, expliquant un accroissement très lent. Ce sont des bois à cernes minces et réguliers, parfois en disposition ondulée des cernes annuels. Très recherché par les luthiers.

BLEUISSEMENT :
Cette coloration, nous la retrouverons sur les résineux et certains feuillus dont l’aubier devient bleuté. Ce sont des champignons (ceratostomella à mycélium qui est très coloré en bleu) se nourrissant des réserves contenues dans les cellules et non pas au détriment de la matière ligneuse qui reste inaltérée. Ces bois ne seront admis que dans des endroits abrités où ils n’auront que peu d’importance d’aspect.

CONCRETIONS MINERALES :
Ce sont des présences de dépôts de minéraux dans les lacunes du bois, et semblent dues à de fortes concentrations de sucs cellulaires. Se déposant dans les cavités accidentelles du bois sous forme de pierres ou d’incrustations, bois difficiles à débiter et grands déchets. à usage très restreint.

ECHAUFFURE, BOIS PASSE :
Par définition, c’est une légère modification de la composition chimique se produisant dans le bois récemment coupé, ou en grume. Les causes sont une attaque de champignons de différentes sortes, ou de bactéries. Les conséquences sont un changement important de la consistance, accentué d’une différence de coloration entraînant une modification des propriétés. Toutefois des tolérances d’emplois seront admises.

FRACTURES D’ABATTAGE :
Ce sont des fissures transversales semblables aux fissures internes du bois. Elles proviennent de la rupture causée par un choc sur les éléments du bois, un côté du tronc, au moment de la chute de l’arbre. Un phénomène que l’on rencontre souvent sur les bois coloniaux qui réduisent beaucoup leur résistance.

LES IRREGULARITES DE CROISSANCE :
Epaisseur des couches successives annuelles non constante, provoquées par des conditions de végétation peu favorables et le mode de traitement. L’arbre sur pied sera prédisposé à la roulure, exposé à se gercer, ce sera un bois hétérogène qui se déjette énormément par la dessiccation.

LOUPE :
Tumeur à surface lisse de forme globuleuse, ligneuse et isolée, elle se manifeste sur la tige et est formée de tissus à fibres enchevêtrées. Les causes sont une excitation du cambium provoquée par des piqures d’insectes, des ferments pathogènes, des blessures. Le bois par conséquent sera ronceux, mais fort apprécié en marqueterie et en ébénisterie.

FENTES RESINEUSES ET POCHES DE RESINE :
Ce sont des lacunes plates et remplies de résine à l’intérieur d’une couche annuelle ( poches ), ou fentes résineuses ou fentes radiales situées dans le bois de cœur à la base du tronc. Les causes sont liées à l’action de tensions anormales (vent provoquant une courbure ou coup de soleil), il en résulte un épanchement de résine par rupture des canaux résinifères. Nous aurons dans ce genre de cas, un bois absolument non résistant, rendant les planches de bois inutilisables pour l’usage en menuiserie.

CHANCRES :
Boursouflements irréguliers qui parfois entourent les tiges. La cause étant une destruction locale du (cambium), couche vivante de l’arbre, attaquée par divers champignons ou bactéries. D’où la formation de bourrelets de recouvrement qui, successivement se détruisent eux-mêmes, provoquant une extension progressive des plaies. Un bois pratiquement impropre à toute utilisation, du fait de sa déformation, de son altération, perte de résistance et difficultés au débit car beaucoup de déchets.

CONTREFIL :
C’est la variation de l’orientation des couches fibreuses successives. Souvent fréquente dans les bois coloniaux, mais de cause inconnue. Des problèmes d’usinage, et particulièrement au rabotage, mais au stade de la finition, l’alternance fil et contrefil donnant des effets moirés et rubanés sont recherchés.

Les nœuds :
Par définition, c’est la trace de naissance d’une branche ayant provoqué une déviation locale des fibres. Il y a plusieurs conséquences à cela :

1) les nœuds vivants, sains et adhérents quand la branche incluse est vivante dont les tissus sont intimement liés aux tissus du fût.

2) les nœuds vicieux ou pourris, quand il se produit une altération des tissus de la branche, la pourriture peut gangréner le bois du fût.

3) les nœuds morts, nœuds noirs, nœuds bouchons, lorsque la branche incluse est morte, nous y retrouverons une discontinuité entre les tissus du tronc et ceux de la branche qui sont morts, de consistance dures et imprégnés de résine, ces tissus peuvent se détacher par dessiccation.

4) les nœuds dits « recouverts », Quand la branche est coupée ou bien cassée, il se produira un recouvrement par les tissus du tronc à la suite de formation de bourrelets.

En général, les nœuds rendent le bois difficile à travailler, il est moins résistant. S’ils sont vicieux ou non adhérents (bouchons) le bois sera à proscrire pour tous. S’ils sont sains, des tolérances seront acceptées fonction de l’usage (menuiserie, charpente, etc.…) En fait, les nœuds varient selon leur dimension et leur état de conservation posant des problèmes à l’usinage.

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